Pour consolider et croître, réorganisation de la gamme produit…

L’association Conseil des musées de Poitou-Charentes a été fondée en 1994 sous l’impulsion des conservateurs de musées de Poitou-Charentes afin de mutualiser les moyens techniques et humains d’appropriation des nouvelles technologies dans le monde des musées.

Elle est initialement financée grâce au contrat de plan État-Région de 1994 et de la participation des villes initiatrices (les grandes villes de la région Poitou-Charentes). Ses premiers objectifs sont  la création d’une BDD avec images d’objets de musées et l’édition d’un céderom ludo-éducatif.

Pour permettre au CMPC de continuer ses missions d’inventaires et de diffusions des collections tout en y agrégeant d’autres Régions et d’autres musées, il nous a fallu inventer un dispositif de financement :

  • Répondant à des objectifs différents
  • Répondant à des moyens financiers variables, y compris dans le temps
  • Non dépendant de la décision d’un participant financier dominant

C’est pourquoi, il a fallu:

  • créer un système d’adhésion à option
  • Convaincre l’ensemble des décideurs

C’est ainsi que le CMPC est devenu Conseil Inter-régional des musées (CIRM).

Désormais « Alienor.org, Conseil des musées » et étendue à l’ensemble de la région Nouvelle-Aquitaine, elle constitue à ce jour un réseau de près d’une cinquantaine de musées. L’ensemble des acteurs de ce réseau œuvrant ensemble à la mise en valeur de leurs collections via Internet et les outils numériques.

Nature des problèmes à résoudre

Répondre à des objectifs différents

Les musées regroupent de nombreux acteurs ayant des besoins ou objectifs différents :

  • Tout d’abord les professionnels de musées dirigés par leurs Conservateurs
  • L’état et plus particulièrement sa représentation régionale la DRAC
  • Les élus

Les objectifs des professionnels de musées

Les conservateurs, les gestionnaires des collections, les animateurs de musées ont pour objectifs :

  • La conservation des objets. Cette mission comprend la documentation et l’accroissement de celle-ci (Inventaire, contrat de leg ou facture d’achat, l’édition de catalogue raisonné, restauration… )
  • L’accès aux collections et à leurs connaissances (exposition temporaire, animation pédagogique, études scientifiques, édition électronique..)

Ces objectifs génériques se diversifient et se spécialisent car la région contient des musées :

  • de beaux-arts,
  • d’archéologie,
  • d’ethnographie,
  • de sciences et techniques,
  • d’histoire naturelle…

Et que ces musées peuvent être de statuts différents avec des contraintes différentes :

  • Les « Musée de France » (liste établie par l’état), de collectivité locale ou privé ont un grand nombre de norme a respecter
  • Les musées départementaux
  • Les musées municipaux
  • Les musées privés

Les objectifs de l’état (DRAC)

L’état et plus particulièrement sa représentation régionale la DRAC qui souhaite que des normes d’inventaires, juridiques et architecturales soient respectées (plus particulièrement pour les Musées de France) mais aussi que les villes, départements et régions investissent le plus possible dans le fonctionnement de ceux-ci.

La aussi une complication supplémentaire apparaît : Les beaux arts et l’archéologie ne sont pas gérés par les mêmes services du Ministère de la culture et plus complexe encore, les muséums d’histoire naturelle dépendent du ministère de l’Éducation nationale.

Les objectifs des élus

Les élus souhaitent essentiellement l’animation et la visibilité de leurs territoires (nombre de visiteurs, activités, animations…)

La complication de cet objectif est l’identification d’une politique patrimoniale  « unique », « différentiable » dans une action commune.

Comment regrouper Ségolène Royal (présidente de la région, PS), Jean-Pierre Raffarin (Président du département de la vienne, Parti Républicain), Jacques Santrot (Maire de Poitiers PS), Georges Chavanes (Maire d’Angoulême,UDF)… Dans un financement collectif qui leur permettrait d’identifier une politique patrimoniale différente?

Répondre à des moyens différents

L’état, la Région, un département, une commune de 100 000 habitants (Poitiers et sa couronne) et une petite ville comme Thouars (10 000 habitants) n’ont pas les mêmes moyens financiers, et cela indépendamment d’une volonté politique, à mettre en oeuvre dans une politique patrimoniale.

Ajuster le niveau de participation de chacun aux projets peut d’autant être plus compliqué qu’une ville de taille moyenne peut avoir plusieurs musées.

Indépendance économique

Eviter qu’un contributeur financier, comme l’état ou la région par exemple, ne soit perçu comme celui qui impose la politique patrimoniale aux musées et donc aux villes tout en leur conservant des leviers d’action.

De plus les contrats de plan état-régions sont dédiés à de l’investissement et non à du fonctionnement.

Mise en place des solutions

Un dispositif d’adhésion à option

Pour pouvoir répondre à toutes ces contraintes, ces différences et rassembler autour d’objectifs communs mais permettant à chacun de promouvoir sa politique, sa différence, nous avons construit des contrats d’adhésion pour les régions et des contrats d’adhésion  avec des avenants pour les collectivités gérant des musées.

L’État restant dans un mode de fonctionnement par subvention pluriannuelle (Contrat de plan) sur les investissements structurels.

Pour qu’un « musée » adhère, il faut au préalable que sa Région Adhère et que l’état contribue. Puis, sa collectivité territoriale prend, en son nom une adhésion de « base » :

  • Lui donnant droit de vote à parts égales avec les autres collectivités
  • Lui donnant accès aux outils d’inventaire, de gestion (RFID) et de numérisation HD des ojbets  aujourd’hui ils ont passé à la 3D)
  • Lui donnant accès à un matériel connecté à internet (à l’époque c’était nécessaire) lui permettant de faire cet inventaire
  • Lui donnant accès aux publications collectives réalisées par le personnel du CMPC-CIRM et incluant donc des objets de leurs musées
  • Lui donnant accès aux conseils scientifiques et de gestion des objets de l’ensemble des personnels des autres musées.
  • Lui donnant accès aux formations sur l’inventaire du CMPC-CIRM

La cotisation de base, abordable à l’époque, est commune à tous. Ensuite chaque collectivité peut ajouter des avenants :

  • multisite : ajouter un autre musée géré par la collectivité locale. Cela lui permet alors de voir celui-ci équipé et accompagné  de la même façon que le premier musée. Cette adhésion comporte une cotisation supplémentaire par site supplémentaire.
  • mutilmédia : Cette adhésion permet aux cellules de communication de l’adhérent d’avoir une formation, les outils, l’accompagnement à la réalisation de site ou de multimédia sur le patrimoine gérés par celui-ci. Celui-ci prévoit aussi l’hébergement et la pérennisation des publications (par exemple les Cédérom ont été transformés par le CMPC-CIRM en site web multimédia comme http://www.oceaniedeslumieres.org/). Cette adhésion prévoit aussi une cotisation supplémentairement.

Il est à noter aussi :

que l’adhésion est tacitement renouvelable

  • que les régions peuvent insuffler des objectifs de communication sur le patrimoine (comme l’a fait la région Poitou-Charentes avec l’art Roman lors de sa première adhésion sous cette forme  (www.ageroman.org)

Dès le début de ce nouveau dispositif avec les 12 adhérents initiaux le financement du CMPC-CIRM a été assuré avec une répartition 1/3 état, 1/3 région, 1/3 collectivités territoriales adhérentes (ville et département).

Enfin, comme produit d’appel, un logiciel libre ( https://sourceforge.net/p/alienorweblibre/wiki/Home/) et une adhésion « d’associé au réseau » est créée. Elle permet de commencer son inventaire numérique, de participer aux réflexionx des musées sur l’inventaire et la mise en valeur numérique des collections.

Bien évidement elle prévoit le basculement dans la BDD commune si une adhésion se concrétisait.

Documents d’adhésion de 2018 : adhesion CIRM

Une tournée des décideurs

Pour mettre en place et faire adhérer à ce nouveau dispositif des décideurs multiples nous avons procédé par des actions de lobbying successives concentriques :

  • En premier lieu, les acteurs de terrain de la gestion et de la médiation des collections de la région initiale (Poitou-Charentes) : les conservateurs, les régisseurs des collections, les animateurs des collections. Cette étape à pu s’appuyer sur les démonstrations et les résultats obtenus par le dispositif précédent. Elle fut donc sans difficulté majeure si ce n’est que le « collaboratif numérique » n’était ni en vogue à l’époque, ni la culture première de ces acteurs.
  • En second lieu, les gestionnaires de ces équipements territoriaux : les secrétaires généraux, les directeurs de cabinets et les DSI des villes. Cette démarche s’effectuant avec l’appui du conservateur concerné et conquis lors de l’étape précédente. La difficulté étant de montrer comment des intervenants externes à la DSI d’une ville pouvaient intervenir sur une structure de la ville sans empiéter sur les prérogatives de celle-ci.
  • En troisième lieu, les élus : Président  de département ou maire des villes. Celle-ci se faisait donc avec le conservateur des musées concernés, le représentant de l’état et l’aval des services de la ville déjà acquis. Cette étape fut la plus délicate car elle nécessitait à la fois un tact politique (pourquoi faire la même chose que dans la ville voisine du bord opposée) et devait être renouvelée à chaque changement de majorité (pourquoi faire la même chose que la municipalité précédente que nous venions de battre).

Nous reproduisions ce schéma par la suite dans chaque région cible choisie.

On peut voir que ce système d’adhésion a perduré et s’est même développé dans la plaquette actuelle de présentation du Conseil des Musées.

La longue vie et la richesse des actions menées par celui-ci depuis cette époque (15-20 ans) montrent la réussite du dispositif.

Il est à noter cependant que l’extension à d’autres régions a été bloquée par l’élection présidentielle de 2007 (Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes candidate) et s’est réalisée plus tard par la réforme territoriale de 2010 et la restructuration des régions françaises. 

Pour aller plus loin

L’enregistrement sonore de la conférence que j’ai donnée en 2007 pour l’OCIM sur le CMPC-CIRM aux Journées d’étude Site Internet : quelles ressources pour les visiteurs ?

Le fichier son :

Le programme était défini ainsi :

Jeudi 22 novembre 2007 14h 00 – 15 h 30 : Réseaux et possibilités de coopérations
Un des atout majeur d’Internet réside dans sa capacité à traverser les frontières pour s’adresser à des individus issus de groupes sociaux extrêmement divers. Nous centrerons la réflexion sur certaines initiatives et coopérations en ligne de musées qui permettent d’accroître la visibilité de l’offre culturelle sur la scène régionale, nationale et internationale. Inscrits dans une logique d’échanges et de fonctionnement en réseaux, ces projets sont un moyen de mutualiser ressources, compétences et de développer les partenariats.
Modérateur : Pierre-Yves LOCHON, Sinapses Conseils, Paris
Intervenants :
Gretchen JENNINGS, ExhibitFiles, Washington, Etats-Unis
Laurent KLING, FRAME, Paris
Lucille LASSALLE-ASTIS, CRECET, Caen
Christophe ROUSSEAU, Réseau IDée, Bruxelles, Belgique
Pascal VILA, Conseil inter-régional des musées, Poitiers

15 h 30 – 16 h 30 : Conclusion et synthèse
Yves JEANNERET, Université d’Avignon

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